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PROJET EN COURS Création 2025

TOULOULOU 
Triptyque /Dialogue de masques 

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ORIGINE DU PROJET

La démarche portée par l’Observatoire Régional du Carnaval Guyanais d’inscrire le Touloulou au Patrimoine Mondial Immatériel l’UNESCO résonnerait-elle avec la dynamique des Balinais dont 3 types de danses masquées, (Danse sacrée, danse semi-sacrée, danses festives-populaires) ont été listées en 2015 au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO ? Y aurait-il dans ce Touloulou beaucoup plus que le simple regard extérieur ne saurait voir ? Le Touloulou, dont nous connaissons les origines européennes, résonne-t-il également avec des sources africaines de société de masques comme les pratiques du Gèlèdè au Bénin (listé à l’Unesco en 2008) ?

 

Ces questionnements ont donné lieu à un projet de recherche artistique sur le territoire guyanais soutenu par de la Direction des Affaires Culturelles de Guyane, en partenariat avec le Théâtre de Macouria, Scène Conventionné d’Intérêt National Art en Territoire, l’Observatoire Régional du Carnaval Guyanais et H’ART.

 

Cette résidence a permis l’exploration des relations et influences croisées entre ces trois grandes traditions de masques : « Masques de Guyane, du Bénin et de Bali, relations transversales ». Au cours de cette résidence, nous nous sommes concentrés sur les figures féminines emblématiques représentées par ces masques dans leurs sociétés respectives : le masque Putri (fille de Rangda) à Bali, le masque Gèlèdè au Bénin et le masque Touloulou en Guyane.

 

Trois masques distincts se sont ainsi rencontrés pour la première fois sur scène, ouvrant un dialogue inédit.

 

À la suite de cette étape de recherche, le désir de créer un projet artistique sous forme de triptyque s’est imposé.. Un projet qui explore le thème de l'identité féminine à travers trois histoires distinctes, mais interconnectées.

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"Sous le masque du Touloulou, une femme se cache pour renaître à elle-même , elle épouse le masque qui la fait entrer dans une danse de la vie.

Les sources africaines du Touloulou font échos à une force et pouvoir du féminin que les hommes célèbrent et interprètent en revêtant le masque Guélédé.

A Bali, le personnage légendaire de Calonarang incarne la figure de la femme considérée comme incomplète sans son mari. En tant que redoutable sorcière, elle domine avec des pouvoir magiques impressionnants, instillant la peur chez les prétendants de sa fille, Ratna Mangali.

Comme nous le rappelle si bien Mme Bernadette Bricout dans « l’Amour masqué » extrait de l’acte du colloque international sous la direction de Monique Blérald : « Le Carnaval de Guyane n'est pas un simple divertissement c'est un rituel entier total dont la signification peut échapper aux observateurs extérieurs. »

Il se rapproche alors à mon sens de la notion d’Art Total pratiqué à Bali et dans les rituels africains."

LE PROJET ARTISTIQUE

Un triptyque qui explore trois cultures du masque dans lesquelles la femme trouve une place particulière.

 

  • ​En Guyane, le carnaval guyanais dans sa fonction cathartique célèbre la vie et le triomphe de la lumière sur les forces obscures. Les Touloulou des bals Paré-masqué sont les maitresses du jeu et de la danse, elles ont tout pouvoirs. Le masque libérateur semble renverser les codes de la société patriarcale.

  • Au Bénin, Le Gèlèdè est la seule société de masques connue qui est dirigée par les femmes. L’origine du Gèlèdè se situerait lors du passage mythique de la société matriarcale à la société patriarcale et a pour fonction d’apaiser la colère des mères. Ce sont alors les hommes qui dansent le masque afin d’honorer la mère primordiale.

  • Sur l’île de Bali, dans le grand spectacle-rituel nommé Calonarang, les danses masquées ont pour fonction d’apaiser et protéger la société. Le masque de Rangda (ou Calonarang), sert de visage à un esprit puissant dans son état destructeur. Pour la poétesse Indonésienne Toeti Heraty, Calonarang est l'histoire d'une femme sacrifiée au patriarcat.

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Un triptyque qui explore le thème de l’identité féminine à travers trois histoires distinctes, mais interconnectées.

Dialogue de masques est composé de trois pièces distinctes, chacune enracinée dans une culture et une tradition spécifiques : la Guyane, Bali et le Bénin. Chaque pièce explorera, tout en mettant en avant les luttes et les choix liés à l’identité féminine, la tension entre tradition et modernité à travers des récits qui révèlent les luttes personnelles et sociales des personnages.

 

Reliées par le thème central du masque (symbole de transformation, de pouvoir et de mystère), ces créations souhaitent interroger les rôles imposées aux femmes par la société.

 

Comment se réapproprient-elles leur pouvoir, leur corps et leur destin face aux pressions sociales qui façonnent leur vie? Comment négocient-elles leur place dans la société actuelle ?

NOTE D'INTENTION

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L’objectif artistique que je défends est d’établir des connections, de tisser des liens entre différentes cultures en empruntant les chemins qui nous unissent.

 

J’aime partager les mondes fascinants que je découvre, j’aime à me rapprocher de ceux et celles que je ne connais pas, car s’intéresser à des cultures éloignées de soi, c’est rencontrer les hommes et les femmes qui les font exister, c’est pouvoir mieux se connaître soi-même à travers l’autre.

L’étape de recherche de similitudes entre le masque Touloulou de Guyane, le Gèlèdè du Bénin et de Rangda à Bali, rendue ardue au premier abord par l’indispensable assimilation des univers nouvellement abordés, ont nécessité du temps et de la ténacité. La compréhension des complexités qui composent chacune de ces sociétés de masques sont primordiales pour pouvoir en détacher les codes artistiques, problématiques et enjeux communs. Les temps du découvrir sur place et du faire avec sont indispensables à une élaboration sensible et pertinente. L’écueil des raccourcis et des approximations expéditives n’est évitable que par le croisement des regards et des histoires, le partage des expériences et des points de vue.

Cette magnifique matière collectée tisse les liens qui nous connectent toutes et tous à ce besoin de faire jaillir par la fête, la musique, la danse, le geste, le théâtre ou la tradition orale, des représentations de nous-même, de notre imaginaire ou de nos croyances.

 

Cette matière m’a montré un espace où la fête dissimule aussi des enjeux plus profonds tel que le désir de reconnaissance, l'émancipation individuelle ou encore le poids du regard des autres.

 

Elle m’a ensuite montré à quel point ces différentes sociétés, ces différents masques, ces différentes histoires résonnaient, de par leur thématiques, les unes avec les autres. Bien que ces sociétés partagent des thématiques communes, il est essentiel de les traiter de manière indépendante, car chacune possède sa propre histoire, ses propres symboles et sa singularité.

Alors, oui, un Triptyque me semble la forme la plus approprié.

Cette approche me permettra d’appréhender la richesse de chaque culture tout en reconnaissant les interconnexions qui les unissent.

Les masques, en tant que symboles d'identité, de transformation et de spiritualité, méritent d'être explorés tant individuellement que collectivement. Ainsi, nous pourrons célébrer les particularités de chaque société tout en mettant en lumière les échos qui résonnent entre elles.

 

En me plongeant dans l’univers carnavalesque du Guyane, je fus émerveillée, stupéfaite, touchée jusqu’au cœur et bien souvent émue par la signification profonde qu’il révèle et par les Guyanaises qui secrètement m’ont raconté avec sincérité et passion leur attachement au Touloulou. Ce Touloulou qui, selon Bernadette Bricout, serait la plus secrète incarnation de la fonction cathartique du carnaval Guyanais.

 

Le masque Touloulou apparaît ainsi comme moyen de contourner, de renverser, d’harmoniser… d’objet mystique et culturel il se fait outil social, corrige l’injustice et rend la vie supportable.

 

Elie Stephenson souligne avec justesse dans sa préface du recueil de nouvelles de Marie-George Thébia qu’elle décrit « mine de rien » « la condition humaine ». Il met en avant la richesse de ces récits, qui, bien que rédigés avec des mots simples et des histoires apparemment anodines, révèlent des profondeurs insoupçonnées.

 

C’est précisément ce que j’ai ressenti lorsque je m’aventurais pour la première fois à l’exploration du masque Touloulou de Guyane en 2023, j’ai découvert des profondeurs insoupçonnées qui m'ont sincèrement touché, tout comme le récit de Marie-George. Le parcours de Séraphine dans la nouvelle “La Solitude du Touloulou”, est une histoire qui se révèle d’une richesse infinie nous plongeant à la fois dans la nature complexe du masque Touloulou et de celle qui le porte.

 

Je souhaite souligner que l'expérience artistique que nous avons vécue lors de la performance (sortie de résidence Janvier 2024 en Guyane) a mis en lumière la force du symbole Touloulou dans le cadre de la création artistique, plaçant le Touloulou sur un pied d'égalité avec des sociétés de masques inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.

 

Alors, est née l’évidence de faire du Touloulou des bals Parés-Masqués le premier volet de notre triptyque.

EQUIPE DE CREATION

Écriture et mise en scène : Joanna Belloni 

Collaboration écriture dramaturgique : Anahita Gohari

Collaboration artistique : Happy Goudou

 

Interprétation :

Gladys Demba – Philippe plantier – Joanna Belloni 

Chargé de production : Loïc Canitrot

Photographes: Nitza Cavalier et Marion Cruaux

Nos partenaires et soutiens

DAC-Direction des Affaires Culturelles de Guyane

CTG - Collectivité Territoriale de Guyane

Le Théâtre de Macouria - Scène conventionnée d'Intérêt National

Observatoire Régional du Carnaval Guyanais

Association H'ART

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